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souriau iRéveiller les esprits de la terre

par Barbara Glocczewski

débat présenté par Mayette Viltard
Samedi 19 mars 2022

 

 

Argument

 

À l'automne 2019, la ferme de Lachaud accueillit dix étudiantes et onze étudiants du master d'études environnementales que nous venions de créer avec un groupe enseignant à l'École des Hautes Études en Sciences Sociales de Paris. Pour initier ces jeunes à une expérience d'enquêtes sur le terrain, nous fîmes trois groupes thématiques encadrés en binômes par des historiens et des sociologues. Nidala, tout juste diplômée d'un master environnemental de Sydney se joignit au groupe que j'animais avec Geneviève Pruvost. Pendant l'été, j'avais rencontré deux énergéticiennes et un jeune éleveur de la région qui avaient accepté de nous offrir quatre jours d'expériences inouïes pour tester nos ancrages res¬pectifs et ressentir des forces propres à cette terre. Adrien nous invita à trouver les énergies de ce qu'il appelle des ponts telluriques cachés dans les granites érodés aux formes étranges. recouverts de mousse au milieu d'un petit bois de chênes. Chacun et chacune a sillonné à sa manière entre les arbres, les bruyères. les fougères et sur la grande plateforme granitique du dos de la baleine » de Clamouzat traversée de failles suintantes d'eau. Un des étudiants fut tant touché par ces pierres qu'elles lui évoquèrent des sensations spirituelles vécues dans son pays d'origine, Haïti.
La veille au soir après le dîner dans la cuisine collective de la ferme de Lachaud, j'avais expliqué aux jeunes que pour les Aborigènes d'Australie qui ressentent la terre comme habitée de vies et de forces diverses, il ne s'agit pas d'une croyance en quelque chose mais d'un rapport de confiance avec ce qu'ils et elles vivent en mettant leurs seuils de perception à nu, en s'ouvrant à tout ce qui les traverse. Lorsque j'étais étudiante en 1980, un jeune Warlpiri m'a prise à partie en déclarant que les liens de son peuple à la terre n'étaient « pas seulement des croyances mais la vérité » car chaque homme et femme vit des liens avec la terre que les Blancs ne comprennent pas.
Mes recherches et expériences ultérieures m'ont convaincue que la notion de croyance est l'apanage de religions monothéistes dites du livre, et plus particulièrement du christianisme qui se fonde en partie sur la notion du Credo, littéralement » le croire ». Les religions qui se pensent dans la croyance taxent de croyances les formes spi­rituelles qui sont autres qu'elles. Or les spiritualités non monothéistes se partagent en général dans  une ritualisation collective d'expérimentations indivi­duelles qui, à mon avis, ne relèvent pas de la foi mais d'une confiance de réception des forces du vivant, dont la coupure judéo-chrétienne entre le corps et l'esprit a en quelque sorte bloqué l'accès. À partir des savoirs que j'avais vécus sur le terrain, j'avais invité le groupe à essayer de penser les expériences à venir non pas en termes de croyance mais en confiance partagée avec nos guides.

 

Barbara Glowczewski, Extrait de l'Introduction à Réveiller les esprits de la terre

 

 

Le débat portera sur deux ouvrages :

Réveiller les esprits de la terre, de Barbara Glowczewski aux éditions Dehors (installées à Lachaud, sur la commune de Gentioux). www.editions-dehors.fr

Des énergies qui soignent en Montagne limousine, collectif, aux éditions Maiade de Marie-France Houdart (à Lamazière-Basse en Corrèze). http://www.maiadeeditions.free.fr

Ces livres seront en vente le jour de la conférence. Vous pouvez aussi les commander par internet.


 

Participation aux frais
20€ pour la journée
Prix réduit 10€