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L'UNEBÉVUE-ÉDITEUR

40iL'UNEBEVUE N°40

Le senti mental

 

 

american skeleton iCahiers de L'unebévue

American Skeleton

L'autre imaginaire de Charles Sanders Peirce

Jean-Claude Molinier

CLINIC ZONES 2023

CZ Paris 16 & 17 décembre

Les trumains

À L'Agora
64 Rue du Père Corentin,
75014 Paris

Samedi de 9H à 18H et dimanche de 9H à 16H

CLINIC ZONES 2024

CZ Marseille
25 & 26 mai 2024
Titre à venir
Maison de la Suisse
7 rue d'Arcole, Marseille 13006.

 

PLACE PUBLIQUE & CONFÉRENCES 2024

Samedi 20 Janvier

Workshop : Métaphore et métaphore

avec Jean-Claude Molinier

Samedi 3 février

Workshop : La vie est constitutivement sémiotique

Samedi 16 mars-9h/16h30

Le réalisme magique

ANNULATION et reportée au 4 mai

Samedi 4 mai

Le réalisme magique

Mayette Viltard, Luc Parisel, Laurent Gillette, Xavier Leconte

 
 
à L'Agora, 64 Rue du Père Corentin,
75014 Paris

de 9h à16h30

CZ marseille juin 22iDiffracter les héritages pollués de la psychanalyse

Marseille, les 4 et 5 juin 2022

À La Maison de la Suisse

7 rue d'Arcole,13006 Marseille

Samedi de  9H à 18H et dimanche de 9H à 16H

 

Argument


 

Edouard Glissant Faulkner Mississipi.

L'oeuvre de Faulkner m'a toujours paru être ainsi : une révélation différée (sans qu'il y eût là quoi que ce soit à voir avec le suspense du roman policier), qui engendre sa technique, non pas d'élucidation (psychologique, ni sociale, ni...) mais, en fin de compte, d'amassement d'un mystère et d'enroulement d'un vertige - accélérés plutôt que résolus par cette folle vertu du diffèrement et du dévoilement - autour d'un lieu qu'il lui faut signifier. Tout entier dans la légitimité absolue d'une fondation du Sud, Faulkner a renouvelé de fond en comble, c'est-à-dire de case en Grande Maison, les principes de l'épique et du tragique.


Donna Haraway, How like a leaf.

La sémiotique est cette science, cette science humaine, qui a les branches suivantes : syntaxe, sémantique, pragmatique et diffraction. J'ai juste ajouté diffraction comme une autre branche à la sémiotique.
Quand la lumière passe à travers les fentes, les rayons lumineux qui passent à travers sont dispersés. Et si vous avez un écran à une extrémité pour enregistrer ce qui se passe, ce que vous obtenez est un enregistrement sur l'écran du passage des rayons de lumière. Cet "enregistrement" montre l'histoire de leur passage à travers les fentes. Ce que vous obtenez n'est donc pas une réflexion, mais l'enregistrement d'un passage.
Le spéculaire est toujours suspecté. "Spectacle," "spéculaire," "spectaculaire," "spéculation" sont codés blanc, codés masculin, codés puissant, codés alien, pleins de domination. Toutes ces théologies de la représentation sont profondément enracinées dans un système tropique qui met l'accent sur la vision. Retour au platonisme, à l'évangile de Jean, aux Lumières. Et les féministes ont en partie réagi à cet héritage où la lumière est fortement patriarcale, passant du corps obscur de la femme à la lumière du Père. Il n'est donc pas surprenant que de nombreux travaux féministes mettent l'accent sur différents systèmes tropiques, en particulier l'oral, l'auditif et le tactile. Bien. Je n'ai aucun problème avec cela, sauf quand cela devient dogmatique, quand les yeux sont interdits.
Les métaphores visuelles sont tout à fait intéressantes. Je ne suis pas prête à les abandonner, pas plus que je ne suis prête à abandonner la démocratie, la souveraineté, les organismes et tous ces héritages pollués. Je pense que ma façon de travailler consiste à prendre mon propre héritage pollué - cyborg en est un - et à essayer de le retravailler. De même, avec les métaphores optiques, je prends les systèmes tropiques dont j'ai hérité et j'essaie d'en faire quelque chose à contre-courant. D'une certaine manière, c'est tout bête.

 

Deleuze et Guattari, Mille plateaux.

La psychanalyse est une pragmatique.

 

Eduardo Kohn, Comment pensent les forêts.

La vision chamanique modifie ce que voir signifie.

 

Lacan. De l'époque des Psychoses, 11 avril 1956.

 Dégager une loi naturelle, c'est dégager une formule signifiante, moins elle signifie quelque chose, plus nous sommes contents. La distinction du signifiant est là, le fait qu'on prend acte du signe comme tel, c'est l'accusé de réception qui est l'essentiel de la communication en tant qu'elle est non pas significative, mais signifiante. Ce n'est pas en tant que tout ou rien que quelque chose est signifiant, c'est pour autant que quelque chose, qui constitue un tout, le signe, est là justement pour ne signifier rien. C'est là que commence et que se distingue l'ordre du signifiant de l'ordre de la signification.

 

à celle de... Ou pire 21 Juin 1971.

Ce qui l'autre jour vous a été mis au tableau sous la forme du triangle dit sémiotique, sous la forme du representamen, de l'interprétant et ici de l'objet... Pour montrer que la relation est toujours ternaire, à savoir que le couple représentamen-objet qui est toujours à réinterpréter, c'est cela dont il s'agit dans l'analyse. L'interprétant, c'est l'analysant. Ça veut pas dire que l'analyste soit pas là pour l'aider, pour le pousser un peu dans le sens de l'interprété. Il faut bien le dire, ça ne peut pas se faire au niveau d'un seul analyste. Si pour tout dire l'analyste dans sa fonction ne sait pas, je veux dire en corps, en recueillir assez de ce qu'il entend de l'interprétant qu'est celui à qui, sous le nom d'analysant, il donne la parole, eh bien ce discours analytique en reste à ce qui en effet, a été dit par Freud sans bouger d'une ligne. Mais à partir du moment où ça fait partie du discours commun, ce qui est le cas maintenant, ça rentre dans l'armature des bons sentiments.

 

♦♦♦♦♦


J'ai devant moi, dans mon jardin de l'Eur, un petit chêne : il fait partie de la réalité qui parle, il est chiffreur. Le rapport est direct. Je peux parler de ce chêne à quelqu'un ; et me servir du médium écrit-parlé. Ce médium écrit-parlé fait partie de la réalité : dans une Sémiologie générale de la réalité, les langues occuperaient une place parmi d'autres nombreux éléments, ni plus ni moins, etc.
Mais chose étrange : l'homme a toujours dissocié la langue écrite-parlée, de la Réalité. Dans la longue histoire des cultes, chaque objet de la réalité a été sacralisé ; cela n'est jamais arrivé à la langue. La langue n'est jamais apparue comme hiérophanie.
Au coeur de la civilisation bourgeoise seulement est née une véritable conscience métalinguistique constante et importante : et la langue s'est en effet sacralisée, tout en restant dans le domaine littéraire, sans déborder dans le domaine religieux- mis à part un apparentement mystique générique. Je veux parler ici du symbolisme, de l'hermétisme et en général de toutes les avant-gardes de la seconde moitié du XIXe siècle et de la première moitié du XXe.
La conscience métalinguistique qui, d'une certaine façon, pour la première fois, a sacralisé la langue, a été un phénomène d'entropie de classe : un phénomène entièrement vécu à l'intérieur de la bourgeoisie.
La classe ouvrière et le marxisme sont restés étrangers à cette sacralisation : à la bourgeoisie, ils ont pris la rationalité, et non pas l'irrationalité, tendant au mysticisme, des avant-gardes « contestataires ».
Pour la classe ouvrière et l'idéologie marxiste, la langue est restée une simple fonction ; et la conscience qu'on en a eue est demeurée toujours la même : l'idée d'un moyen de communication (peut-être aussi du sacré).
Toutefois, durant tous les longs siècles où il n'y a pas eu de « chose » ou de « phénomène » de la réalité qui n'ait connu la gloire du tabernacle, la langue a toujours été considérée comme le principal instrument d'un tel rapport avec la réalité. Formule magique, prière et identification miraculeuse avec la chose désignée. La langue n'a jamais perdu son caractère « évocateur » : ce dont on a eu une conscience purement instrumentale.
Que je sache, toute la linguistique « scientifique », jusqu'au structuralisme compris, avec le grand Saussure, etc., en définissant le rapport entre signe et signifié, a toujours ignoré le moment magique et originel ; naturellement, la linguistique est une science, et une science du XIXe ou du début du XXe siècle, quand régnait le Racisme pur et innocent, etc. - la grande Europe - la grande bourgeoisie blanche, etc. - la magie étant toute de couleur.
Que fait le « signe » du « signifié » : il le « signifie » ? C'est une tautologie. L'indique-t-il ? Ce n'est pas scientifique. Il s'identifie à lui ? C'est la vieille querelle entre « nomen » et « res », etc.
En réalité, il n'y a pas de « signifié » : parce que même le signifié est un signe.
Qu'on m'accorde la liberté du poète qui dit librement des choses libres !
Oui, ce chêne que j'ai devant moi n'est pas le « signifié » du signe écrit-parlé « chêne » : non, ce chêne physique ici devant mes sens, est lui-même un signe : un signe non écrit-parlé, bien sûr, mais iconico-vivant, ou tel qu'on voudra bien le définir.

Pasolini, Le non-verbal comme autre verbalité, extrait, in L'expérience hérétique, (Empirismo eretico), Payot.

 

INTERVENANTS

Michèle Duffau - Mayette Viltard
Marie Jardin - Françoise Jandrot - Luc Parisel
Xavier Leconte - Julio Barrera-Oro - Ninette Succab
Marie-Magdeleine Lessana - François Dachet
Anne Marie Ringenbach - Anne-Marie Vanhove -  François Dachet
Claude Mercier - Jean-Hervé Paquot

 

Quelques textes :

Eduardo Kohn, Comment pensent les forêts, Vers une anthropologie au-delà de l'humain, Bruxelles, Zones Sensibles, 2017.
Donna Haraway, How like a leaf?
Pier Paolo Pasolini, Le non-verbal comme autre verbalité, in L'expérience hérétique, (Empirismo eretico), Payot.
Jacques Lacan, séance du 11 avril 1956, Les psychoses. séance du 21 juin 1971, ...ou pire.

 

Inscriptions sur place à 9h

 pour le WE : 100€. Tarif réduit 50€
CLINIC ZONES 212 avenue du Maine 75014 PARIS Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Direction et coordination : Mayette Viltard, Anne Marie Ringenbach